Historique

, par  Ar Jentilez

Depuis 1992, Ar Jentilez navigue dans les eaux trégoroises bien sûr, mais participe également, aux grands rendez-vous maritimes, Brest, Douarnenez, Paimpol, Dahouët sans oublier les manifestations locales. L’Association est ouverte à tous et c’est avec beaucoup de plaisir que nous accueillerons tout personne désireuse de partager des moments exaltants sur l’eau comme à terre !

Historique du Flambart

L’idée de construction d’un bateau traditionnel pour Perros-Guirec remonte à 1988 quand Bernard CADORET, directeur du Chasse-Marée, trouve plusieurs dossiers de navires concernant le quartier de Lannion de 1875 à 1915 aux archives départementales de Quimper. Il découvre un type de voilier méconnu, presque totalement oublié, à deux mâts, pratiquant l’engrais de mer et le sable, et constate que les plus grosses unités sont principalement basées au port de Perros-Guirec. Une étude est alors demandée à Christian BERREZAI pour retrouver les traces de ce type de bateau appelé lougre ou flambart.

La référence pour la construction du flambart Ar Jentilez fut représentée par la dernière plus grosse unité construite : l’Espérance jaugeant 8,24 tx construite à Plougrescant en 1906 au Chantier BERNARD par le patron Vincent-Marie LE GROSSEC et dépecé au Lenn en LOUANNEC en 1934. Son épave y restera pendant un certain nombre d’années.

Puis les années trente voient la disparition progressive de ces flambarts goémoniers trégorrois à deux mâts naviguant sans moteur, uniquement à la voile et aux avirons, au profit des cotres ayant la même fonction (type goémoniers léonards) disposant d’un moteur.

Origine du nom Flambart

Une mise au point s’impose concernant l’appellation donnée à ces goëmoniers-sabliers. Le terme français "gabarre" qui désigne le bateau de charge au sens large apparait trop générique. La langue habituellement parlée par la population locale étant essentiellement le breton, il n’était employé qu’administrativement.

Dans les Dossiers de Navires, quartier de Lannion 1875-1915, figurent les appellations de "lougre portant deux mâts" voire de "bateaux d’engrais de mer".

Dans les mémoires des marins de la côtes, de Ploumanac’h à Tréguier, un terme revient assez fréquemment celui de "Flobbart" ou plus précisément de "Flambart" caractérisant un type de gréement et de forme de coque spécifique.

En breton, l’appellation la plus généralement utilisée était simplement "arvag" ou "ar vag dor gommon" ("le bateau faisant le goëmon"). On leur attribuait également les qualificatifs de : "Kovek" : en breton "qui a du ventre" ; "pogn", même sens ; ou encore "Bottoiers coat" : "les sabots", au regard de leurs lignes.

Ce flambart goëmonier-sablier décrit ci-après, concerne la zone littorale allant en gros de Perros-Guirec à la rivière de Tréguier.

Il était généralement armé par cinq hommes (parfois six), composé d’un patron, de trois matelots et d’un mousse. Ils sont désignés comme "gabarriers" sur certains documents administratifs.

Il est gréé à l’avant d’un foc sur un bout dehors ; d’un mât touchant le tillac avant portant une misaine à bordure libre et d’un second mât appuyé contre le banc central supportant un taillevent, ce dernier étant pourvu d’un gui dépassant de deux mètres environ le tableau arrière.

Il possédait deux cales vaigrées, la première plus grande que la seconde, séparées pour le banc central. Un second banc, plus en arrière, muni d’une cloison permettait d’isoler l’équipage de la cargaison.